Refuge de la Ligue de Protection des Oiseaux au Jardin de Césarine

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Depuis le début du mandat, la municipalité met en place un certain nombre d’actions en faveur de l’environnement. La création d’un Refuge LPO en fait partie.

La Ligue de Protection des Oiseaux a été sollicitée pour étudier la faisabilité de ce projet, qui concerne le Jardin de Césarine. Une convention a été passée en 2021 pour cinq ans pour mettre en place ce refuge. La première étape, relative au diagnostic des lieux, vient d’être achevée.

Un tel refuge est régi par une charte qui vise à réduire l’impact humain sur la zone concernée pour mieux la protéger, notamment en favorisant le développement de la biodiversité et l’abandon de traitement à base de produits phytosanitaires chimiques. Le Service des Espaces Verts de la commune inscrit pleinement son action dans ce cadre, puisque tout est fait pour favoriser la biodiversité, que ce soit en utilisation systématique de produits biologiques, par la pratique de la fauche tardive, la plantation d’arbres, notamment des arbres fruitiers au jardin de Césarine, et par le maintien des poches de biodiversité, là où cela est possible.

Dans con diagnostic, la Ligue de Protection des Oiseaux a émis un avis favorable à la labélisation du Jardin de Césarine en tant que « Refuge LPO ». A l’issue des cinq années que prévoit la convention, nous dresserons avec la LPO un bilan des actions mises en place, afin de déterminer si la démarche sera reconduite.

Le diagnostic réalisé par LPO sur le jardin de Césarine met en exergue les points suivants :

- Malgré la présence de 4 espèces invasives (Cotoneaster, Laurier Sauce, Baccharis et Bambou) la plantation d’arbres fruitiers sur le site en 2021 est un atout pour la biodiversité. Il s’agira progressivement de maitriser puis de supprimer les espèces invasives au profit des espèces indigènes ;
- La LPO a comptabilisé 34 espèces d’oiseaux dont 3 espèces patrimoniales à préserver (le Verdier d’Europe, le Serin cini et le Chardonneret élégant) ;
- Le lézard des murailles est présent grâce aux murs en pierre le long du jardin. Ce type de clôture est à préserver et à privilégier pour cette espèce ;
- 13 espèces de rhopalocères (papillons de jour) ont été relevées dont une plus en danger que les autres ;
- 6 espèces d’orthoptères (grillons, criquets et sauterelles) sont également présentes sur le site.

L’ensemble de ces espèces animales est présente grâce à la prairie à fauche tardive. Lorsque les arbres fruitiers deviendront matures ils seront également un atout majeur pour l’ensemble de la biodiversité sur le site.

La préservation et la mise en valeur de la biodiversité dans le jardin de Césarine va passer par les étapes suivantes :

- Organisation de deux ateliers à au printemps 2022, un à destination des scolaires et l’autre du grand public ;
- Création d’un petit bassin de rétention pouvant faire office de mare pour les amphibiens ;
- Valorisation du bois mort pour en faire un micro-habitat sur la forme d’un tas de bois sécurisé par du grillage ;
- Validation, achat et installation d’un certain nombre de nichoirs sur le site ;
- Validation du nom du refuge pour la création de panneaux LPO à l’entrée du site
- Echange sur la création de panneaux informatifs supplémentaires sur la fauche tardive, le tas de bois, la mare naturelle, le lierre, le nichoir et le mur de pierres sèches.

Comptage des hirondelles : le bilan

Dans un autre registre, mais toujours sous la houlette de la Ligue de Protection des Oiseaux (Bretagne groupe Morbihan), la Ville de Carnac a été sélectionnée dans le cadre de l’Observatoire Régional d’Hirondelles, pour un comptage d’hirondelles et de martinets. Cette espèce est particulièrement menacée et protégée par la loi. En juillet 2021, la LPO a lancé un appel aux bénévoles dans le cadre de cette campagne, qui s’est déroulée à Carnac. Cette enquête visait à évaluer l’état de santé de ces oiseaux nicheurs, lesquels, depuis 10 ans sur le territoire national, subissent un fort déclin : - 40 % en 10 ans. La situation dans notre région semble cependant stable, mais nécessite encore plusieurs années d'observations pour obtenir des statistiques fiables.

Le bilan du comptage de l'été dernier est le suivant :

- Total des nids : 158
- Total des nids occupés : 120
- Hirondelle rustique : 112
- Hirondelle de fenêtre : 8
- Hirondelles de rivage est toujours présente, seulement 2 nids occupés.

L'hirondelle comme le Martinets noir (son cousin) sont hautement protégés par la loi.

Les nids ne doivent pas être détruits, même vide, car ils sont réutilisés l’année. L’amende prévue par la loi pour leur destruction s’élève de 750 euros et peut aller jusqu'à 150 000 euros et 3 ans de prison !

On note des efforts et une prise de conscience de la part de gestionnaires d'immeubles, de résidences dans le 56, où la LPO Bretagne est partenaire de Bretagne Sud Habitat pour les conseils (rénovation de façades, toitures...) et le suivi des hirondelles présentes au sein des résidences. Des nichoirs artificiels sont posés en compensation (1 nid détruit = 2 nids artificiels posés).

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Sur la photo de couverture, de gauche à droite :  Sophie Salagnac, bénévole à LPO, Chris Lamandé, Adjointe aux associations et aux animations, Bernard Burguin, responsable des Espaces Verts, Sonia Villalon, chargée d’études et des animations à LPO.